Pourquoi l’arthrite me fatigue-t-elle autant ?
Lorsque vous souffrez d’une polyarthrite rhumatoïde, votre système immunitaire, qui combat normalement les infections, attaque la paroi de vos articulations. Elles gonflent, deviennent raides et douloureuses. Ce symptôme s’accompagne systématiquement d’une fatigue permanente. Quelles sont les causes de cette fatigue et quelles sont les solutions pour lutter contre ?
Pourquoi est-on fatigué quand on souffre de polyarthrite rhumatoïde ?
Les causes de cette fatigue sont multiples. La fatigue peut tout d’abord être liée à ces substances émises par le système immunitaire lors de poussées inflammatoires et qui épuisent totalement le corps. La fatigue peut également être causée par la douleur inflammatoire chronique des articulations.
il existe deux formes de fatigue chez la personne atteinte de PR :
- La fatigue physiologique, qui fait suite à un effort ou une contrainte et qui diminue lorsque le patient se repose ;
- La fatigue pathologique, qui n’a rien à voir avec l’effort ou le repos, et qui a un impact psychique (difficulté à se concentrer, à retenir les choses, irritabilité, sentiment de tristesse…) et affectif (sur la vie sociale, familiale…).
Ainsi, la fatigue peut être le résultat de l’anxiété ou de la dépression qui surviennent généralement lors d’une maladie chronique. Elle peut également être le signe d’une anémie, une mauvaise alimentation ou d’autres maladies cumulées (diabète, hypertension…).
Polyarthrite rhumatoïde et sommeil
Les douleurs inflammatoires, qui surviennent à tous les stades de la maladie et à tous les moments de la journée (mais qui diminuent tout de même en rémission), sont parfois nocturnes. Résultat, elles troublent le sommeil, qui devient de mauvaise qualité et fatigue la personne atteinte de PR.
Plusieurs études ont d’ailleurs montré le lien entre sommeil, douleur et fatigue : la douleur peut perturber le sommeil, sans oublier le stress lié à l’angoisse de la douleur, qui peut également jouer sur la qualité du sommeil.
Attention au déconditionnement physique
La fatigue peut entraîner un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. En effet, lorsqu’une personne atteinte de polyarthrite rhumatoïde est fatiguée pour des raisons multiples, elle a tendance à moins bouger, moins faire d’activité physique, à être moins active en général. Les difficultés physiques entraînées par la maladie (raideurs articulaires, mobilité réduite, douleurs) entraînent une diminution des capacités physiques et n’aident pas à sortir de ce cercle vicieux.
Afin de ne pas rester dans une impasse, plusieurs traitements existent, dont le sport et certains médicaments qui aident à lutter contre la fatigue.
Les solutions contre la fatigue : le sport et les médicaments
Le sport
Il est bien connu que le sport dynamise le corps. Pour tenter d’agir sur la fatigue dans la polyarthrite rhumatoïde, des équipes de chercheurs ont montré que l’activité physique était une solution efficace3. Elle permet en effet :
- De diminuer significativement la fatigue ;
- D’améliorer les capacités fonctionnelles et la force musculaire ;
- De réduire voire de stopper la prise des anti-inflammatoires et des corticoïdes ;
- D’améliorer les états de dépression, d’anxiété et de stress.
Les médicaments
Bien sûr, un traitement de fond efficace contre la polyarthrite rhumatoïde constitue la première solution pour éliminer la fatigue. En effet, ces traitements ont pour objectif d’amener à une rémission partielle voire totale de la personne atteinte (mais non à une guérison). Les biothérapies ont prouvé leurs effets, même si elles restent chères et difficiles d’accès. D’autres médicaments de fond sont accessibles. Les traitements contre les symptômes peuvent aider dans le sens où ils atténuent la douleur (corticoïdes, anti-inflammatoires, etc.), qui est une des causes de la fatigue.
Aujourd’hui, les professionnels de santé conseillent de débuter un traitement de fond le plus tôt possible après découverte d’une polyarthrite rhumatoïde, si possible dès le diagnostic de la maladie. Plus tôt est la prise en charge, plus les chances d’une rémission sont fortes.
Source : doctissimo.fr